Photographe à Biarritz

Moi c’est Cristina, et j’ai grandi au Mexique ou les familles et  les événements sociaux et familiaux sont toujours photographiés. Au Mexique ou les enfants sont partout et les familles transgénérationnelles sont encore la norme. 

La photo est arrivée à ma vie quand à 15 ans mon père m’a prêté son appareil photo pour un voyage scolaire. Je n’avais jamais pensé devenir photographe mais j’ai découvert une passion pour l’image et les souvenirs qui ne m’a plus jamais quitté.

Des années plus tard, la naissance de ma fille m’a bouleversé, elle est venue me révéler un amour que je n’avais jamais connu auparavant, Un amour éternel, infini, à jamais. 

Et avec cet amour est venu un besoin urgent : celui de figer dans ma mémoire chaque petit détail de ce moment éphémère; j’étais une maman, nous étions une famille et je voulais commémorer cette parenthèse de la vie sachant que quoi qu’il arrive, ce  passerait en vitesse.

C’est là ou ma passion pour la photographie qui m’habite depuis longtemps, est venue rencontrer ma deuxième nouvelle passion: documenter cette histoire d’un amour. 

Et puis le temps passe si vite… rapidement tout cela fera partie du passé. Et puis, tu sais?  Je me suis aussi rendue compte que je n’avais que peu de photos de moi enfant. Je ne me rappelle pas vraiment des détails de la maison de mes parents, de ma chambre, ou de mes habits. Et surtout, je n’ai presque pas de souvenirs de mes parents “jeunes”. J’aurais tant aimé me rappeler plus de ces années 90 chez nous, mais à l’époque, les pellicules étaient rares. Et puis ma maman, elle, avait horreur des photos (elle pensait que les photos capturent un bout de notre âme et elle avait peut être raison, qui sait). Bref…

Aujourd’hui, nous avons tous des téléphones, et des milliers d’images stockées. Mais ce n’est pas pareil. Une belle photo, une vraie, celle qui capture un instant précieux de soi avec ceux qu’on aime, n’a pas de prix.

Puis, un soir, je lisais à ma fille Devine combien je t’aime, où la grande lièvre et la petite lièvre essaient de montrer qui aime l’autre le plus. La grande lièvre termine l’histoire en disant à la petite lièvre : « Moi, je t’aime jusqu’à la lune… et retour. » Cliché ! Certes, mais ma fille a commencé à me le dire depuis ce soir-là, et cette phrase, qui paraissait banale, sortie de la bouche de mon enfant, a pris tout son sens.